Créer une couverture de livre est un monde à part entière. En général cette tâche est attribuée par les éditeurs à un graphiste qui a l’expérience. Vous n’avez pas le budget pour vous offrir les services d’un tel spécialiste ? Dans ce cas nous vous présentons quelques points importants à prendre en considération. Nous partageons aussi avec vous de nombreux conseils de Annemarie van Pruyssen, graphiste spécialisée en couverture de livres. Ses couvertures ornent les livres de nombreuses maisons d’édition.
Créer une couverture de livre est un monde à part entière. En général cette tâche est attribuée par les éditeurs à un graphiste qui a l’expérience. Vous n’avez pas le budget pour vous offrir les services d’un tel spécialiste ? Dans ce cas nous vous présentons quelques points importants à prendre en considération. Nous partageons aussi avec vous de nombreux conseils de Annemarie van Pruyssen, graphiste spécialisée en couverture de livres. Ses couvertures ornent les livres de nombreuses maisons d’édition.
Il va de soi qu’une couverture de livre doit être professionnelle et avoir une apparence appliquée. La concurrence avec d’autres livres est particulièrement grande. De plus, les lecteurs, journalistes, rédacteurs, blogueurs et autres potentiels intéressés sont habitués à voir passer des couvertures de maisons d’édition. Voulez-vous attirer l’attention ? Alors votre couverture doit être de taille face à ces couvertures.
Les couvertures sont conçues de sorte que visuellement, elles indiquent de quel genre il s’agit : thriller, roman littéraire, chicklit, essais poétiques, etc, … Les graphistes spécialisés en couverture connaissent les us et coutumes pour leur réalisation dans chaque genre et peuvent cous conseiller. Mais si vous posez vous-même quelques livres d’un même genre côte à côte, vous verrez immédiatement les similitudes et différences. De cette manière, vous vous ferez une bonne idée des usages pour chaque genre.
Suivre les règles ou être original ?
La conception est un processus créatif dans lequel vous devez tenir compte en arrière-plan des usages pour chaque genre, mais vous pouvez aussi vous en écarter.
Parfois une couverture fait la différence pour la simple raison qu’elle se distingue. Vous devez toutefois bien garder en tête que les lecteurs sont habitués aux conventions. Ils ont des attentes pour les couvertures. Une couverture de livre pour un thriller qui aura une couverture de recueil de poésie n’attendra pas le bon lecteur. Il y a alors de fortes chances que les libraires ne souhaitent pas faire l’acquisition de votre livre ou que les lecteurs ne partent pas avec votre livre en caisse, pour un peu soit-il qu’ils l’aient pris en main.
Vous devez donc savoir quelles sont les règles que vous enfreignez pour être original, et pouvez alors décider si cela est judicieux ou non de les respecter.
Van Pruyssen avertit que pour les conventions, tout n’est pas noir ou blanc. « Ce qui marche pour une couverture peut être une catastrophe pour une autre couverture. C’est un processus de création pour lequel le concept et la conception doivent au bout du compte former un ensemble harmonieux et attirant. »
Les livres de non-fiction sur la seconde guerre mondiale ont souvent une image de fond en noir et blanc avec un lettrage en rouge.
Les thrillers ont longtemps été reconnaissable par leur couleur de base noire. Par la suite ont suivies une augmentation des couvertures avec un fond blanc.
Chicklit: reconnaissables aux femmes gaies et légères.
Couverture, reliure
Dans la vie courante, on parle de couverture. Les professionnels du livre parlent de la quatrième de couverture, du dos et de la première de couverture, les éléments qui forment la couverture.
Parfois un livre broché a aussi des rabats qui sont pliés à l’intérieur. Une version encore plus luxueuse est un livre relié avec une jaquette. Il s’agit d’une chemise en papier, une sorte de deuxième couverture qui protège la couverture.
La première de couverture
La première de couverture est constituée de quelques éléments qui ensemble doivent former une composition parfaite :
- L’image : une photo, une illustration ou une typographie
- Le texte : un titre, éventuellement un sous-titre et le nom de l’auteur
- Les couleurs
Avec une bonne première de couverture, l’œil de l’observateur est directement dirigé vers les informations les plus importantes. Ce sont la composition, l’utilisation de la couleur, de la police d’écriture et de l’image qui s’en chargent.
Choisir une image
L’image de la première de couverture peut être une photographie, une illustration ou une image typographie. Si vous utilisez une photo ou une illustration, cette photo ou illustration attire le plus souvent l’attention, avec une image typographique, c’est le lettrage qui attire.
Une couverture typographique
Les couvertures typographiques n’ont la plupart du temps pas d’illustration ou de photo, sauf exceptions. Une couverture typographique peut néanmoins produire une image puissante et saisissante.
Ce n’est donc pas un must d’utiliser une illustration ou une image sur une première de couverture. La typographie est toutefois un domaine à part pour lequel il faut faire attention à de nombreux éléments, sans prendre en compte le choix de la police et de la couleur. Van Pruyssen nous dit : « Faites attention à l’espacement, l’espace entre les lettres, à l’interligne, l’espace entre les lignes, et à l’alignement du texte : centré, gauche ou droite.
Une illustration sur la couverture
Une illustration est aussi attirante. Une option souvent plus chère, parce que l’illustration doit être spécialement conçue pour la couverture. Sauf si vous utilisez une illustration déjà existante d’une banque d’images. Dans ce cas vous courez le risque que cette image soit utilisée par d’autres.
Quel genre d’illustration irait bien avec votre couverture ? Une question avec de nombreuses réponses. Il y a toutefois une règle générale : « Il n’est dans tous les cas pas recommandé d’utiliser une image trop parlante. Donc ne pas utiliser d’image de singe mangeant une banane si votre livre s’intitule Le singe mange une banane. Une image qui parle à l’imagination, donne de la place à l’interprétation du lecteur est toujours plus attirante. Un quelconque lien avec le contenu est bien entendu souhaitable. »
Une photographie pour la couverture
Vous pouvez la faire vous-même, mais il est préférable d’utiliser une photo faite par un professionnel. Vous pouvez acheter ce genre de photo dans une banque d’images comme gettyimages.fr ou https://pixabay.com/fr/. Les maisons d’édition en font aussi fréquemment usage.
Selon Van Pruyssen : « L’avantage des banques d’images est que l’offre est grande. Les photographes et les illustrateurs y ont recours, et la photographie de couverture est un domaine à part entière. »
L’inconvénient des images tirées d’une banque d’images peuvent déjà être utilisées pour un autre livre, cela arrive plus souvent qu’on ne le pense !
Comment éviter les doublons ? Van Pruyssen : « Il faut acheter les droits d’auteur s’il s’agit d’une image régie par droits d’auteur. Si vous faites l’acquisition d’une image dans une banque d’images, il est notifié dans quel pays elle est utilisée et avec quel terme. Il existe aussi des images libres de droits considérablement moins coûteuses, mais elles sont aussi plus souvent utilisées pour des supports commerciaux tels que des brochures, des posters ou des sites internet. »
Il n’y a pas de raison d’éviter les banques d’images. « D’un point de vue qualitatif, il est beaucoup mieux de choisir une image professionnelle. Bien entendu, il est dommage que votre soit déjà utilisée ou vienne à être utilisée. Mais cela arrive. J’appelle cela une mode, les modes existent partout dans le monde : dans la mode, dans les intérieurs, en architecture et donc aussi pour les couvertures de livre. »
Le droit d’auteur
N’utilisez jamais une image comme ça. Retrouvez qui en est le créateur et demandez son autorisation : les images sont régies par le droit d’auteur. Sinon, vous courez le risque de recevoir une facture salée de la part de l’ayant-droit. Demandez aussi l’autorisation pour l’utilisation de l’image sur du matériel PDV (Point de vente), si vous avez l’intention d’utiliser l’image sur d’autres supports : enseignes, bannières d’allée, affiches, flyers, signets, etc, …
La bonne résolution d’image
Pour l’impression, donc pour les livres papier, vous avez besoin d’une image de haute résolution. Van Pruyssen : « Pour chaque image d’une banque d’images, vous devez demander l’image en haute résolution, c’est-à-dire 300 ppp (pixels par pouce). » Pour les images dédiées à un site internet, une plus basse résolution de 72 ppp est suffisante, mais ne convient pas pour un travail d’impression. « Avec une résolution trop basse, vous aurez une image floue et pixélisée, en dents de scie. »
Choisir la police d’écriture
Quelle police fonctionne le mieux pour votre couverture ? Pas facile de répondre à cette question. Une police dont les lettres se terminent par de petites extensions aux extrémités sont des polices avec « empattement » (sérif en anglais), cela donne souvent un aspect (plus) classique. Les caractères à bâton ou sans sérif, sans extensions aux extrémités donnent un aspect plus moderne. Vous voulez en savoir plus sur la typographie ? Nous vous conseillons la lecture du livre : Le langage de la typographie : Connaître et choisir ses polices de caractères de Will Hill ou le livre Sales caractères. Petite histoire de la typographie de Simon Garfield.
Van Pruyssen : « Vous devez acheter les droits d’auteur pour la plupart des polices d’écriture qui sont aussi régies par le droit d’auteur. Sinon, les développeurs de polices d’écriture ne gagneraient rien de leur travail. » Vous trouverez des polices d’écriture gratuites sur des sites comme dafont.com et 1001fonts.com. Vérifiez bien que les polices d’écriture sont gratuites pour une « utilisation commerciale ».
La couleur de la police d’écriture
Assurez-vous toujours que le texte sur la couverture soit facilement lisible.
- Le texte et le fond doivent être suffisamment contrastés.
- La coloration doit être plaisante à l’œil. Les lettres ne doivent pas danser ou scintiller.
- Vérifiez si l’une des nuances de couleur de l’illustration ou de la photo peut être utilisée comme couleur de police. Cela crée une harmonie entre image et texte.
- Choisissez éventuellement une autre couleur pour le titre et le nom de l’auteur
- Le texte est-il encore lisible si la couverture a la taille d’un timbre ?
Van Pruyssen : « Les couleurs de la typographie peuvent aussi créer une atmosphère : ensoleillée et fraiche ou captivante et sombre par exemple. »
Le placement du texte sur le fond
Le titre peut prendre beaucoup de place sur la couverture. Le nom de l’auteur peut prendre moins de place mais ne doit pas être trop petit. Il y a exception à cette règle si l’auteur est un auteur de renom : dans ce cas, le nom de l’écrivain est souvent plus gros que le titre du livre
Pour une couverture de livre verticale, le lecteur lit de haut en bas. Pour le dos d’un livre la lecture est de bas en haut. Pour la première de couverture, le lecteur voit d’abord ce qui est en haut. Une chose à garder à l’esprit.
La quatrième de couverture
La quatrième de couverture a aussi beaucoup de potentiel de séduction si elle est bien conçue. Un bon designer accorde autant d’attention à la première de couverture qu’à la quatrième. « De nombreuses maisons d’édition aiment une quatrième de couverture claire et propre, qui ne soit pas trop tape à l’œil, » nous dit Van Pruyssen.
« Je ne suis pas toujours d’accord avec cela. Je pense qu’une quatrième de couverture peut être tout aussi captivante et saisissante qu’une première de couverture. La répétition de l’image de la première de couverture sur la quatrième ou faire dépasser sur le dos une partie de l’image, ou des parties du texte, ou d’une typographie captivante, et bien d’autres. »
Les extras sur la couverture
Les couvertures peuvent avoir des éléments supplémentaires qui la rendent encore plus attirante : des parties de la couverture peuvent être accentuées avec un vernis spot UV (effet brillant), par exemple le titre ou une illustration, avec un gaufrage (effet relief), ou un marquage à chaud (par exemple des lettres), ou fluorescent, ou un sticker. Très attractif. Cela implique bien sûr des frais supplémentaires.
Créez plusieurs couvertures et testez-les !
Un graphiste qui réalise une couverture en conçoit souvent en plusieurs variantes. Vous hésitez entre le choix A ou B ? Présentez les choix à un public test à partir du groupe cible de votre livre.
- Quelle couverture leur parle le plus ?
- En voyant les couvertures, quelles attentes ont-ils à propos du livre ?
- Quelles associations font-ils ?
De préférence, ne soumettez pas plus de 3 modèles différents. Trop de choix et de longues délibérations ne sont pas propices à une réaction primaire.
Checklist pour choisir entre les couvertures concept :
Si vous regardez les couvertures, les éléments principaux et les éléments secondaires) sont-ils clairement distincts ? Le titre est-il toujours bien lisible ?
La couverture est-elle encore lisible si vous réduisez le format à la taille d’un timbre ? Sur les sites marchands et les sites internet, les couvertures sont souvent montrées sous ce format.
La couverture est-elle toujours clairement lisible en noir et blanc ? Cette situation se présente si vous voulez passer une annonce en noir et blanc (La couleur est beaucoup plus chère).
N’oubliez pas non plus
Il est tentant de juger des couvertures comme « belles » ou « laides ». Vous partez alors de ce que vous-même jugez comme beau ou laid. Evitez cette tendance ! Il est plus judicieux de penser aux lecteurs qui doivent accéder au livre :
- Qu’est-ce qui émane de la couverture (pour le lecteur) ?
- Quel groupe de lecteurs est touché par la couverture (s’agit-il bien du groupe de lecteurs qui doit être touché ?)
- La couverture fait-elle bien voir de quel genre il s’agit ?
- La couverture, se distingue-t-elle suffisamment parmi les autres livre dans son genre ?
Vous voyez, il n’y a pas de couverture « belle » ou « laide » si la couverture fonctionne particulièrement bien dans son ensemble.
La couverture du livre contribue grandement au succès de vente. Après tout, c’est souvent la première impression. Donc, portez-y le plus grand soin possible et passez-y beaucoup de temps. Vous doutez du design, pensez-vous à un ajustement à la dernière minute ? Faites-le. Il arrive aussi aux éditeurs de réaliser des changements à la toute dernière minute. Et pas pour rien, cela peut affecter les chiffres de vente.
Faire réaliser sa couverture par un graphiste professionnel coûte entre 500 à 600 euros sans les taxes. Et il faut généralement compter à peu près 300 euros pour le droit d’image.
Êtes-vous prêt à créer votre propre couverture ? Consultez alors notre outil de calcul de format de couverture et n’oubliez pas d’inclure l’ISBN sur la couverture.
Bonne chance !
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