Vous voulez écrire un livre mais vous bloquez sur les premiers mots. Ou vous bloquez sur la deuxième moitié du manuscrit. Ça vous parle ? Beaucoup d’écrivains sont confrontés au syndrome de la page blanche. Quelques conseils pour sortir de cette mauvaise passe et retrouver le plaisir d’écrire !
Le curseur d’insertion de votre traitement de texte clignote d’un air narquois ? Le document Word ou la feuille de papier vierge vous regarde de façon intimidante ? Les touches « effacer » et « supprimer » sont vos meilleures amies ? Vous regardez votre document ou votre feuille d’un regard vide ? Tout le monde connaît le redoutable « syndrome de la page blanche ».
Ce blocage apparaît surtout sur des projets nouveaux et ambitieux. Sur quelque chose que vous n’avez jamais entrepris auparavant. Comme écrire un livre, par exemple ! Qu’est-ce que le « syndrome de la page blanche » ? Quelles en sont les causes ? Et surtout, comment dépasser ce blocage et retrouver la créativité ?
Syndrome de la page blanche : très tendance ou très agaçant
Selon Wikipedia, le syndrome de la page blanche « faisant référence à une peur, celle de la page blanche, est aussi désigné par le terme de leucosélophobie ». Le syndrome de la page blanche peut aussi s’appliquer à d’autres artistes, le compositeur Rachmaninov en a souffert, par exemple. Le syndrome s’applique généralement à une perte d’inspiration pendant une période prolongée. À l’origine, seuls les grands écrivains semblaient affecter par ce mal. Mais tout écrivain qui a le courage de créer peut évidemment y être confronté.
Les symptômes : « Avant de commencer, je vais… »
Le syndrome de la page blanche n’est généralement pas difficile à reconnaître. Les symptômes sont les suivants. Numéro un : la procrastination classique. Il y a toujours quelque chose qui vous empêche de commencer votre projet ? Aujourd’hui, c’est la journée idéale pour faire la lessive, passer un coup de téléphone, consulter vos e-mails ? Toutes ces activités, c’est du temps d’écriture perdu.
Vider le lave-vaisselle ou arroser les plantes sont autant de signes clairs d’une tendance à la procrastination. Mais peut-être avez-vous développé d’autres habitudes plus sournoises. Les recherches pour votre livre semblent ne jamais vouloir finir. Recherches sur Google, lecture d’articles, entretiens exploratoires…, vous pouvez repousser l’écriture ad vitam æternam ou tout au moins pendant des années. Et vous, quelle est votre technique de procrastination préférée ?
Autre écueil : vous avez commencé à écrire mais vous retravaillez sans cesse le texte. Vous posez un œil très critique sur vos écrits. Ou peut-être que vous êtes facilement distrait.e ou pris.e de fatigue quand vous écrivez. Résultat : vous n’avancez pas. Vous vous êtes sans doute déjà posé la question suivante. Pourquoi je n’arrive pas à avancer sur ce projet qui me tient tant à cœur ? Le projet de mes rêves ?
Les causes : et si j’échoue ?
C’est bien là le nœud du problème. Écrire un livre, c’est assouvir un désir de longue date. Vous pouvez renoncer à tout pour réaliser ce rêve. Revenus fixes, temps libre, vie sociale voire même sécurité de l’emploi. Réaliser un rêve est un défi… colossal. Et si ça n’aboutissait à rien ? Ainsi née la peur (de l’échec). Faire jaillir l’auteur qui est en soi pour créer quelque chose d’aussi personnel qu’un livre est une aventure exaltante ! Et s’il n’est pas bien accueilli ? Ou pire, si les gens n’ont pas du tout envie de le lire ? La peur est la principale cause du syndrome de la page blanche.
Un profond manque d’inspiration peut également servir de déclencheur, c’est d’ailleurs la cause numéro deux du syndrome. Dans ce cas, le flux créatif n’est pas réellement tari, il est plutôt temporairement inaccessible. Plusieurs facteurs peuvent bloquer votre énergie créative, comme un épuisement physique, un stress trop élevé provoqué par des facteurs externes ou encore le surmenage. Dans ce cas de figure, il ne s’agit pas tant de lutter contre la peur de la page blanche que de raviver le flux créatif qui est en vous. Comment faire ? Nous étudions ci-après les deux causes et vous proposons des conseils.
Luttez contre votre peur de l’échec : soyez concis.e
Écrire un livre peut paraître une tâche insurmontable en raison des attentes élevées. En plus, c’est beaucoup de travail. L’idée, c’est de ne pas trop se projeter (sur un chapitre à finir, sur l’échéance pour rendre le manuscrit, sur les critiques à venir…). Procédez étape par étape. Plus vos objectifs sont concis et clairs, mieux c’est.
Vous commencerez plus facilement à écrire et vous prendrez plus rapidement du plaisir :
1 Identifiez les attentes inconscientes
Identifiez les attentes (inconscientes) que vous avez pour votre livre. Est-ce que vous cherchez à écrire un best-seller ? Est-ce que vous espérez gagner beaucoup d’argent avec votre livre ? Est-ce que vous rêvez d’une réputation d’écrivain de génie ou mondialement connu ?
2 Définissez votre propre réussite
Réfléchissez à ce qui ferait de votre livre une véritable réussite pour vous. Ces objectifs doivent rester mesurés. C’est peut-être déjà une victoire d’avoir osé franchir le pas. De faire ce que vous voulez vraiment faire. Ce serait sans doute déjà magnifique si le fruit de votre travail inspirait ne serait-ce qu’un lecteur à faire un choix qui change sa vie. Ou peut-être pouvez-vous vous réjouir de vous amuser comme jamais en travaillant sur un projet qui vous plaît.
3 Essayez l’écriture spontanée
Vous pouvez également condenser votre écriture. Organisez votre temps de travail en sessions. Réglez un minuteur sur trente minutes et essayez de pratiquer « l’écriture spontanée » sans pause ni correction. L’idée étant de taper ou d’écrire sans discontinuer. Si rien ne vous vient à l’esprit, écrivez que rien ne vient. Vous pouvez ainsi sortir de l’impasse dans laquelle vous vous trouvez.
4 Racontez votre récit
Vous pouvez aussi faciliter le passage à l’écriture en racontant votre histoire à voix haute puis en la retravaillant. Vous pouvez le faire partout, de préférence dans un endroit où vous vous sentez bien, dans la nature avec un dictaphone, par exemple. Vous pouvez aussi appeler un.e ami.e proche ou une personne qui serait prête à écouter.
5 Retournez au stylo et au papier
Pour voir vos écrits comme des bribes qui n’ont nul besoin d’être parfaites dès le premier jet. Vous pouvez aussi créer une carte mentale pour coucher vos premières idées sur le papier.
6 Discipline
Certains écrivains ne jurent que par la discipline. Il ne faut pas attendre l’inspiration, il faut aller la chercher, telle est leur devise. Écrivez tous les jours, de préférence à heure fixe. Ensuite, l’inspiration vient par elle-même.
7 Identifiez le perfectionniste
Vous croisez souvent le perfectionniste qui est en vous quand vous écrivez ? Écrire c’est réécrire ! Autorisez-vous à faire un premier jet médiocre voire même mauvais. Peaufiner le texte, créer de belles phrases et restructurer le récit, tout cela vient plus tard. Vous pouvez ainsi continuer sur votre lancée.
8 Bougez
Au sens propre. Par exemple, réglez un minuteur (tomato-timer.com) pour vous inciter à vous lever régulièrement. Un trajet jusqu’à la cuisine ou aux toilettes suffit souvent à faire jaillir une bonne idée. Vous n’arrivez pas du tout à écrire ? Ne luttez pas trop longtemps. Fermez votre ordinateur et allez vous promener, danser, faire de la corde à sauter… Un corps en mouvement met l’esprit en mouvement.
9 Écrivez une lettre à votre peur
Dernier point mais pas des moindres : apprivoisez votre peur. Selon l’auteur à succès Elizabeth Gilbert, la créativité et la peur sont intimement liées. Elles sont inséparables, telles des sœurs siamoises. Si vous essayez d’étouffer votre peur, vous risquez d’étouffer des zones vitales de votre créativité, dit-elle dans Comme par magie – Vivre sa créativité sans la craindre. Son conseil : préparez un discours pour accueillir votre peur quand vous démarrez un nouveau projet. Si votre peur se sent reconnue, elle vous laisse plus de place pour écrire.
Stimulez votre créativité : jouez !
Le blocage dont vous souffrez n’est pas dû à des attentes élevées mais plutôt à un manque d’inspiration ? À tel point que vous n’avez pas écrit la moindre ligne ? Dans ce cas, vous devez nourrir votre créativité. La créativité ne demande pas une discipline de travail stricte, explique Julia Cameron dans son manuel Libérez votre créativité. Elle demande plus de jeu !
Voici comment libérer votre créativité :
1 Jouez
Laissez l’écriture de côté pendant un moment. Faites des activités qui vous font plaisir, sans chercher la performance. Julia Cameron appelle ça, nourrir votre conscience créative. Promenez-vous en forêt, visitez un musée, dansez, sculptez, ramassez de jolies feuilles d’automne ou des pierres… Tout ce qui suscite votre enthousiasme.
2 Redécouvrez votre enfant intérieur
Souvenez-vous de ce que vous aimiez faire quand vous étiez enfant. Ou passez du temps avec des enfants. Il n’y a rien de plus stimulant pour vos capacités créatives que l’émerveillement et le regard plein d’imagination d’un enfant.
3 Mettez votre livre en image
Vous avez envie de retravailler sur votre livre ? Essayez d’approcher votre projet sous un angle plus créatif. Faites des associations d’idées à l’aide d’une carte mentale, d’un collage ou d’un dessin. Peut-être trouverez-vous ainsi l’inspiration pour la couverture de votre livre !
4 Suivez votre inspiration
Enfin, une dernière astuce. Vous n’arrivez pas à trouver la première phrase ou le premier paragraphe d’un nouveau chapitre ? Commencez par un passage qui vous inspire déjà. Qu’il se trouve au milieu d’un chapitre ou même en plein milieu du livre. Le début viendra plus tard.
Prenez du plaisir
En un mot, nous espérons que vous prendrez du plaisir à rédiger votre création unique. Le plaisir vous aide à surmonter la peur de l’échec et à tirer le meilleur de vos capacités créatives. Pour que votre syndrome de la page blanche soit finalement le prélude d’une belle publication. Envie de découvrir les possibilités pour publier ? Sur notre site Internet, vous trouverez des conseils pratiques pour mettre en page et publier votre livre.
Conseils de lecture
- Julia Cameron, Libérez votre créativité, 2002
- Elizabeth Gilbert, Comme par magie Vivre sa créativité sans la craindre, 2015
Les deux livres sont traduits de l’anglais.
Quelle astuce fonctionne pour vous quand vous n’arrivez plus à écrire ? Partagez-la dans les commentaires !
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