Recevoir une mauvaise critique de la part d’une référence dans le milieu, c’est comme recevoir un coup de grâce pour la vente de votre livre. Sur quoi une mauvaise critique est-elle fondée ? Cela provient-il du contenu du livre, ou bien également de sa mise en page ? Et est-il vraiment nécessaire de faire appel à un correcteur ?
Nous répondrons à ces questions et à bien d’autres dans ce chapitre. Publier un livre sans une conception convaincante et sans avoir fait contrôler le texte est la plupart du temps voué à l’échec.
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons en détail à la mise en forme/page et à la rédaction, soit deux aspects importants de l’autoédition. Nous expliquerons ce à quoi il faut faire attention, ce qui est judicieux de faire et comment éviter les mauvaises critiques.
(Faire) réaliser le design de sa couverture
Dans le chapitre précédent, nous avons appris à bien déterminer notre groupe-cible. Grâce à cette description du groupe-cible, nous pouvons nous lancer dans la conception du livre. Si votre livre est déjà terminé, cela vaut tout de même la peine de parcourir ce chapitre pour voir si vous pouvez encore en tirer quelques astuces ou bien peut-être pour vérifier que ce que vous avez fait est correct.
Le premier conseil est en fait très simple : ne vous lancez pas tout seul dans la conception de la couverture, confiez la réalisation à un graphiste qui a de l’expérience en la matière.
Faire appel à un graphiste expérimenté pour réaliser une couverture peut coûter cher, c’est pourquoi il est bon de savoir que vous pouvez, en amont, considérablement préparer le travail. Vous devez simplement ne pas commettre l’erreur de terminer le travail tout seul. N’allez donc pas essayer d’apprendre à vous servir d’Adobe Photoshop ou d’InDesign car ce sont des logiciels très complets, complexes et dont l’apprentissage est difficile.
Ce qui est intéressant en revanche, c’est que vous en appreniez plus au sujet de la conception de couverture. Vous pourrez ainsi donner des instructions bien claires au graphiste, ce qui accélèrera le processus et allègera la facture. Certains graphistes préfèrent avoir carte blanche. Comptez alors sur des tarifs plus élevés car ils doivent bien comprendre et cibler le groupe-cible ainsi que le thème du livre.
Suivre le mouvement ou aller à contre-courant?
L’un des choix les plus importants que vous allez devoir faire pendant la conception de votre livre est de vous conformer ou non aux conventions relatives aux genres de votre livre.
Si vous ne savez pas encore ce qui est d’usage, vous pouvez facilement le découvrir en plaçant les couvertures de plusieurs livres du même genre les unes à côté des autres.
Vous verrez qu’un polar n’a pas la même apparence qu’un roman historique et que des différences essentielles existent entre des genres, comme par exemple les romans à l’eau de rose et la poésie. Ce n’est pas le fruit du hasard, la conception des couvertures est pensée de façon à ce que le lecteur sache immédiatement de quel type de livre il s’agit.
Sortir des sentiers battus peut vous démarquer, mais si les librairies et les lecteurs ne comprennent pas votre couverture, votre audace pourrait vous coûter cher.
Réfléchissez donc bien avant de décider de suivre ou non les conventions, pesez bien le pour et le contre. Ci-dessous, quelques exemples pour illustrer nos propos.
Des illustrations, une typographie et des couleurs explosives sont des ingrédients qui reviennent souvent dans les couvertures de livres de management. Des sujets relativement compliqués peuvent paraître plus simples grâce aux illustrations. Les grandes inscriptions ainsi que les couleurs vives attirent l’œil en librairie.
Les couvertures des livres ciblés pour les jeunes femmes se reconnaissent à la présence de couleurs pastel (comme rose et blanc) et à la présence de femmes dynamiques qui ne sont généralement pas représentées intégralement. Ceci permet au groupe-cible de facilement s’identifier à l’héroïne.
Les livres fantastiques sont en général reconnaissables à leurs couleurs sombres et à leurs illustrations laissant place au mystère. On retrouve également souvent des composantes des contes de fées ou des éléments rappelant une époque lointaine (comme le Moyen-Âge) sur les couvertures de ces ouvrages.
3 manières d’utiliser une image sur la couverture
L’image située sur la première de couverture peut être une photo, une illustration ou une typographie particulière.
Création typographique
Si vous choisissez une photo ou une illustration, c’est en général cet élément qui va attirer l’attention. Si vous optez en revanche pour une création typographique, c’est une police de caractère voyante qui joue le rôle de capteur. Une couverture typographique est ainsi une couverture sur laquelle une inscription – et non une illustration – prédomine. Le placement des mots est dans ce cas très important ainsi que la police sélectionnée, celle-ci doit justement attirer le regard et être adaptée au thème du livre.
Dans tous les cas de figure, il est conseillé de réaliser différents prototypes et de les présenter au groupe-cible. Le groupe-cible est ainsi impliqué et vous construisez un lien avec votre public. Les réseaux sociaux ou votre propre site sont idéals à cet effet.
Illustration
Vous pouvez également choisir de faire figurer une illustration sur la couverture de votre livre. Dans ce cas, deux options s’offrent à vous : vous pouvez utiliser une illustration d’une banque d’images ou bien vous pouvez faire appel à un illustrateur. L’inconvénient de cette dernière option est bien sûr son prix, car l’illustration est conçue sur mesure.
Il n’y a pas de véritable marche à suivre quant au choix de l’illustration, mais une image évocatrice et qui laisse de la place à l’interprétation du lecteur est toujours préférable.
L’inconvénient d'avoir recours à une photo ou à une illustration issue d’une banque d’images est qu’il est possible qu’elle soit également utilisée pour la couverture d’un autre livre. Sans que vous le sachiez, votre livre pourrait alors avoir un "sosie" de couverture.
Photo
Pour des photos professionnelles, vous pouvez vous rendre sur des banques d’images. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de banques d’images qui proposent toutes une large gamme de photos sur des thèmes divers.
Vous avez l’intention d’utiliser une photo pour la couverture de votre livre ? Vous avez également deux options. Si vous disposez d’un appareil professionnel, vous pouvez vous-même prendre la photo. Dans tous les autres cas, mieux vaut choisir une photo prise par un professionnel, ou faire appel à un photographe qui réalisera la photo de votre choix.
Si vous utilisez une photo issue d’une banque d’images, vous courez également le risque qu’elle ait été choisie pour la couverture d’un autre livre. Ceci peut néanmoins être évité en choisissant une photo dite de "droits gérés". Il s’agit d’une image dont vous pouvez acheter les droits exclusifs, afin que vous soyez certain qu’elle ne sera pas utilisée dans d’autres médias. Si vous ne voyez cependant pas d’inconvénient à ce que cela arrive, vous pouvez opter pour une photo ‘libre de droits’, ce qui est par ailleurs considérablement moins cher.
Tant pour une photo que pour une illustration, tenez bien compte du fait qu’une résolution de 300 dpi (‘dots per inch’) est nécessaire pour l’impression.
Explication sur les images en ‘Droits gérés’ de Getty Images
Tenir compte des droits
Quel que soit le type d’image que vous choisissiez, essayez de connaître l’identité de son auteur et demandez-lui sa permission auparavant. Ceci est déjà effectué par les banques d’images, mais demandez toujours une permission si vous trouvez une image en dehors d’une banque d’images. Un droit d’auteur existe pour pratiquement toutes les images, donc si vous ne demandez pas la permission de l’auteur, vous pourriez avoir une désagréable surprise.
Si vous souhaitez faire imprimer l’image en question sur du matériel promotionnel (marque-pages, prospectus, posters, affiches pour magasins…), n’oubliez pas de demander une permission spécifique. Ceci est déjà réglé sur les multiples sites de banques d’images, mais lisez bien les conditions générales.
Un titre au format timbre-poste
Les achats en ligne sont en constante augmentation. Sur les librairies en ligne comme Amazon.fr, et La Fnac les couvertures de livres n’apparaissent qu’en petit format lorsqu’une recherche est effectuée. Le titre du livre doit donc être bien lisible. Vérifiez bien que votre couverture reste lisible même dans un aperçu avec un petit format.
Les éléments de la quatrième de couverture
Ne sous-estimez pas l’importance de la quatrième de couverture. Ce n’est vraisemblablement pas ce que vos lecteurs verront en premier, mais elle a au moins autant de pouvoir d’attraction que la première de couverture – à condition bien sur que sa conception soit réussie. C’est pourquoi il est judicieux de consacrer autant de temps à la conception de la quatrième de couverture qu’à celle de la première de couverture.
La quatrième de couverture ne doit pas seulement être claire, elle doit également pouvoir capter l’attention du lecteur et la retenir. Ceci est par exemple possible en faisant courir l’image de la première de couverture jusqu’à la quatrième de couverture (ou inversement) ou bien en employant une typographie singulière.
Sur une quatrième de couverture, on trouve toujours les informations suivantes :
(Les informations suivies d’un astérisque ne sont pas obligatoires mais sont usuelles)
- Accroche (court texte, résumé ou extrait, renseignant sur le contenu du livre)
- Biographie de l’auteur (*)
- Photo de l’auteur (*)
- Critique positive ou recommandation (*)
- Site internet du livre, de l’auteur ou de l’éditeur (*)
- Code-barres et numéro ISBN
- Le prix TTC
La quatrième de couverture du livre « Un sentiment plus fort que la peur »
Les méthodes pour mettre votre livre en valeur
Pour que votre livre attire tous les regards, vous pouvez le faire mettre en valeur en améliorant les finitions de sa couverture. Des coûts spécifiques sont bien sûr à prévoir. Nous allons vous présenter les différentes finitions possibles en impression offset.
Vernis sélectif
Le vernis sélectif (également appelé ‘spot UV’) est une pellicule transparente et liquide qui sèche sous les rayons UV et qui fait briller les parties où il a été appliqué. Il peut être appliqué par endroits pour mettre en valeur certains détails (une illustration par exemple).
Marquage à chaud
Comme son nom l’indique, cet effet est réalisée par une impression à chaud : un tampon chauffé à 110-120 degrés est utilisé. Il s’agit d’une pellicule opaque à base de pigments métalliques qui recouvre la surface désirée et qui donne un aspect brillant, ‘métallisé’.
Embossage
L’embossage fonctionne sur le même principe que le marquage à chaud, mais sans les pigments métalliques. La surface de la couverture est donc déformée, mise en relief, mais cela n’est pas visible au verso du papier, contrairement au gaufrage (voir ci-dessous.)
Gaufrage
Le gaufrage est lui toujours visible au verso du papier et est toujours réalisé sur du papier épais ou du papier cartonné, jamais sur du carton épais. Contrairement à l’embossage, le gaufrage permet d’enfoncer mais également de surélever une surface.
Découpe
La découpe est faite avec une lame ou un laser. Une découpe faite au laser permet d’obtenir un résultat plus précis.
Bords ronds
Une découpe réalisée à l’aide d’une lame permet d’obtenir des bords arrondis.
Mise en forme des pages intérieures
Tout comme pour la couverture, nous vous conseillons de confier la mise en forme des pages intérieures à un graphiste. Pour les livres contenant simplement du texte, ce n’est pas nécessairement utile, vous pouvez vous en charger vous-même. Pour une mise en page plus complexe en revanche, il vous faut vraiment déléguer cette tâche à un professionnel.
Si vous avez écrit un livre contenant uniquement du texte, divisé en plusieurs chapitres et où toutes les pages se suivent les unes sous les autres, vous pouvez accomplir vous-même cette tâche avec Microsoft Word. Il ne s’agit pas du logiciel idéal pour cela, mais il peut largement suffire si votre livre ne contient pas d’éléments particuliers.
Le meilleur logiciel pour réaliser la mise en forme d’un livre est Adobe InDesign. Il s’agit néanmoins d’un logiciel coûteux dont l’apprentissage est long et difficile. Nous sommes nous-mêmes très habiles en informatique, mais il nous a fallu du temps pour réussir à maîtriser convenablement InDesign. Une partie de notre équipe travaille désormais quotidiennement avec et en a appris les ficelles.
Si vous n’avez pas l’intention de publier plus d’un livre par an ou si vous n’êtes pas très à l’aise en informatique, ne vous lancez pas dans InDesign. Vous pouvez investir votre temps bien plus utilement dans le marketing.
Que vous réalisiez vous-même la conception des pages intérieures de votre livre ou que vous fassiez appel à un professionnel, il est toujours bon de posséder quelques connaissances de base sur la mise en page d’un corps de livre.
Les premières et les dernières pages d’un livre
Il existe peu de livres dont le texte commence dès la première page. Il est inhabituel que les livres commencent avec le texte sur la première page. Des mentions légales sont à intégrer obligatoirement dans le livre quand vous voulez le publier.
Dans votre document, la première page est celle que vous verrez du côté droit lorsque vous ouvrirez votre livre. Dans la plupart des livres, la première page contient uniquement le titre du livre et n’est pas numérotée.
Sur la deuxième page, vous pouvez éventuellement proposer au lecteur de télécharger des informations ou des fichiers supplémentaires.
Sur la troisième page, il est fréquent de rappeler le titre de l’ouvrage et de mentionner le nom de l’auteur.
Sur la quatrième page on retrouve le plus souvent la mention copyright ainsi que l’ISBN (élément obligatoire). Cette page peut être éventuellement suivie par une table des matières ou par une préface.
Le premier chapitre ne commence habituellement pas sur la cinquième page, car le colophon est encore visible sur la page de gauche.
A la fin de l’ouvrage, sur la dernière page, on retrouve généralement les mentions légales qui sont obligatoires à mentionner dans le livre quand celui-ci est destiné à être publié (c’est-à-dire quand il est mis à disposition du public hors le cercle de famille). Pour plus d’informations, consultez le l'onglet "aide: corps du livre" de notre site.
La marge autour du texte
Un livre dans lequel le texte va presque jusqu’au bord de la page n’est pas agréable à lire. C’est pourquoi on conserve toujours des marges (espaces) autour du texte.
Les dimensions des espacements à conserver dépendent du format de votre livre. Pour un livre de grand format, A4 par exemple, il vous faut garder plus de marge que pour un livre de poche au format A5. Pour un livre au format A5, nous comptons en général 2cm autour de la page.
Vous trouverez plus d’informations sur la configuration des marges dans l'onglet "aide: corps du livre".
Pages avec un fond perdu
Un livre est souvent plus beau si les images et les couleurs vont jusqu’au bord de la page. Il est très difficile de régler cela avec Microsoft Word mais c’est tout à fait réalisable avec un logiciel professionnel. Les graphistes s’en occupent souvent automatiquement, mais il est tout de même bon de vous en assurer.
Nous pouvons vous donner bien d’autres informations sur la mise en forme d’un livre, mais ce chapitre deviendrait encore plus long qu’il ne l’est déjà. Vous trouverez beaucoup d’autres conseils sur cette page : aide: corps du livre. Les graphistes y trouveront également des informations techniques détaillées concernant l’envoi de fichiers.
L’importance d’un bon correcteur
Nous n’allons pas vous mentir : il est pratiquement impossible de réussir à retirer toutes les fautes d’orthographe d’un livre. Même les livres d’auteurs confirmés sur lesquels plusieurs rédacteurs et correcteurs ont travaillé contiennent encore des fautes.
Ceci dit, il est fortement conseillé de faire appel à un correcteur. Il est bien sûr douloureux de constater qu’un livre contient des fautes mais un bon correcteur ne fait pas que corriger l’orthographe et la syntaxe. Il regarde également la construction des phrases et la structure du récit. Les phrases sont-elles bien formulées et le style d’écriture est-il consistant ? La tension monte-t-elle de manière croissante ? Les personnages sont-ils crédibles et suffisamment décrits ?
Fautes d’orthographe et fautes d’accord |
Un petit ver sorti N’avaient pas jugé Qu’elle semblait si dépitée |
Fautes de vocabulaire |
Quelqu’un ne pourra-t ’il Et chaque De temps à autre |
Fautes de typographie |
L’idée d’ avoir un enfant
|
Fautes de ponctuation |
Mon époux « Eh Les jeunes de plus en plus sont attirés par le cinéma. Les jeunes, de plus en plus, sont attirés par le cinéma |
Fautes de frappe |
Voulez-vous ? « de ce lien » « de ce lieu » (Azerty) Frsnçais.Français |
Ne prenez pas peur en découvrant le travail du correcteur
Il est normal que le texte que le correcteur vous renvoie soit plein de petites annotations en rouge. Les commentaires contiennent souvent des astuces pour améliorer l’écriture d’un livre.
Un essai à petit prix
Il est possible de demander un essai de correction auprès de la plupart des correcteurs. Ceux-ci peuvent alors se faire une idée de la qualité du texte et vous recevez des corrections et conseils au sujet des quelques pages envoyées. Vous pouvez alors juger vous-même de l’utilité d’engager un correcteur et celui-ci peut ainsi estimer avec plus de précision la charge de travail que représenterait la correction de votre livre dans son intégralité.
Un essai de correction coûte la plupart du temps entre vingt et soixante-quinze euros et il est vivement conseillé d’en demander un. Le coût d’une correction complète dépend de la qualité du texte mais également du thème de votre livre. Un livre sur le dressage canin sera ainsi plus facile à corriger qu’un livre technique au sujet des atomes d’hydrogène. Pour les thèmes ‘simples’, comptez 8 euros pour 1.000 mots et pour les thèmes très techniques, comptez plutôt aux alentours de 20 euros pour 1.000 mots.
Le thème du livre n’est pas le seul élément qui détermine le coût de ce service. Par exemple, les correcteurs free-lance qui travaillent à leur domicile pratiquent bien souvent des tarifs plus avantageux que ceux qui travaillent dans une agence. L’expérience joue également : un correcteur qui a déjà travaillé sur de nombreux livres d’auteurs connus pratique des tarifs plus élevés qu’un correcteur débutant.
C’était un long chapitre !
Nous avons à présent un groupe-cible, des textes corrigés, une couverture et des pages intérieures bien conçues. Quelle est la prochaine étape ? Diffuser votre livre bien sûr ! Nous allons voir comment faire dans les chapitres suivants.
Comme à chaque chapitre, vous pouvez nous poser vos questions ci-dessous. Si vous préférez nous adresser vos questions en privé, utilisez l' adresse courriel ci-après : info@pumbo.fr